La métamorphose

Métamorphose¹

Après cette réception donnée dans les jardins de l’ambassade et qui s’est terminée au petit matin en beuverie dans un appartement privé,  je me réveille avec un mal de crâne tenace.

Qui m’a ramené chez moi, dans mon lit, d’où j’émerge lentement ? Mystère…

Je suis couchée là sur le dos et j’essaie de me lever, prise d’une envie pressante mais je bascule du lit et m’écrase sur le parquet. C’est curieux car je ne me suis pas fait de mal, m’étant recroquevillée en boule à l’atterrissage. C’est curieux les réflexes !

Je ne me souviens plus de ce que j’ai bu hier, mais j’ai la vision déformée par mon nez qui semble s’être allongé démesurément et qui me gêne pour repérer mes pantoufles sur la descente de lit.

Tant pis je me dirige pieds nus en faisant le tour du lit en direction de la porte de la chambre.

Enfin je me dandine plutôt à quatre pattes vers ce que je devine être la porte. Je ne reconnais plus mon espace habituel, je ne sais pas où est passé le lit et je me traine à la hauteur des lames de parquet.

J’aperçois un rai de lumière, ce doit être la porte. Je ne sais pas comment faire mais je réussis finalement à m’aplatir pour passer dessous et franchir l’obstacle. C’est fou l’effet de cet alcool ! Il faudra que j’en parle à l’Ambassadeur…

Anne

(¹ en hérisson)


La métamorphose¹

Oh ! là là ! j’ai mal aux jambes… j’ai le vertige ! Je me suis levée trop vite, j’ai la tête qui tourne.

Je me sens bizarre. Drôle de sensation, d’être grande ? Non haute. Je suis face au miroir, sans me mettre sur la pointe des pieds s’il vous plaît, et les yeux mi-clos, je vois une tête de cheval ! Oui oui, vous avez bien lu, une tête de cheval ! d’un très joli brun roux, les oreilles sont droites mais à force de me regarder elles bougent joliment. Et les yeux, des yeux… si doux, si affectueux. Ah si je n’étais pas une femme je serai tombée amoureuse de ce cheval… Bon que s’est-il passé ? Aurai-je trop arrosé l’anniversaire de Claudius hier au soir ? Pourtant, il me semble que non. J’ai été très raisonnable, même que je n’ai pas touché à sa fameuse beuh maison parce que je ne la trouve pas du tout planante. Alors quoi ? Ah ! J’y suis…

… Quelqu’un me fait une farce : une photo ! Mieux ! Un hologramme ! Un hologramme de tête de cheval !! Pour me faire flipper ! Ils sont nuls ! Je suis certaine que c’est Michel, toujours le premier à faire des blagues pas toujours très rigolotes. Bon d’accord, il n’a pas aimé lorsque je lui ai dit que quand il riait,  il ressemblait à un cheval qui hennissait, peut-être à cause de ses dents à la Fernandel et de son rire saccadé. Je ne sais plus pourquoi je lui ai dit ça d’ailleurs parce que ce n’est pas réellement vrai. Le pauvre, il a été beaucoup plus vexé que je ne le pensais. Bon alors, c’est de bonne guerre.

Mmmm, j’ai faim. Le temps est au petit déjeuner mais j’ai une envie de foin et d’avoine, mon estomac fait des siennes, je ne me souviens pas être convertie au vegan. Oh ! là là ! ce vertige… Je n’arrive pas à bouger mes pieds, ni mes jambes. Je ne me contrôle plus… la jambe avant droite s’alterne avec la  jambe arrière gauche,  et la jambe avant gauche avec la jambe arrière droite, mais je n’avance pas, l’espace me manque, la chambre est devenue si petite !! Mon corps est chaud, mes cheveux sont très longs et épais comme une crinière. Je ne sens plus mes mains, je n’arrive plus à toucher mon nez, mon cou, ni même ma tête, ni.. ni… Non ! ce n’est pas possible, je suis en plein cauchemar ! Le cri de frayeur que je pousse ressemble à un hennissement, c’est un hennissement !! Je ressemble au poulain dessiné sur la boîte du chocolat en poudre Poulain ! Non,  ma robe est noire, je suis Tornado le cheval de Zorro  Je ne ressemble pas à un cheval, je SUIS un CHEVAL !

Ce n’est plus un cauchemar mais un rêve. Je traverse la chambre, la cuisine comme je peux et rejoins le chemin de terre ! Je me sens libre, je me sens vivre. Sentir la terre, sentir le vent, sentir les arbres… Je suis… Je suis… Je suis un étalon sauvage galopant dans une prairie dans le Wyoming. N’est pas encore né l’indien ou le cow-boy qui pourra me dresser. Je m’appelle l’Indomptable. C’est comme ça que m’a surnommé Charles Ingalls la dernière fois que je l’ai vu couper du bois… Je galope et je galope, mes sabots s’accrochent aux nuages, je suis dans le ciel, je VOLE. Je monte, je descends, je vois mon reflet en survolant un lac (j’aperçois d’ailleurs Gollum qui me regarde avec ses gros yeux globuleux en mangeant du poisson et je crie « salut Gollum »), je suis tout blanc de la tête aux ailes, oui des ailes, j’ai des ailes ! Je suis Pégase, majestueux, maître des cieux… C’est merveilleux, je suis libre, légère, je croise les 3 dragons enfants de Daenerys Targaryen, j’essaie de planer avec eux, puis je flotte, je flotte,  flotte…. De la flotte, de l’eau, de l’eau coule sur mes ailes, est-ce qu’il pleut ? Est-ce qu’il pleut ? EST-CE QU’IL PLEUT ? Je m’entends répéter,  plutôt hurler cette question. Mes yeux papillonnent, je les ouvre. Je m’imprègne des sensations de légèreté et de liberté avant qu’elles s’effacent. Je me réveille enfin… Beurk, mon visage est humide, poisseux.. Un hennissement accompagne mon réveil… Non il ne pleut pas, c’est le cheval de Claudius qui n’arrête pas de baver sur moi. Depuis combien de temps ? Qu’est-ce que je fais dans la grange ? Finalement, j’ai vraiment trop bu hier au soir à l’anniversaire de Claudius (peut-être même trop abusé de la b… définitivement). C’est donc terminé. Dommage, c’était bien d’être un cheval… Ohé les amis ! On refait la fête ce soir ?

ChrisB

(¹ en cheval)

 

 

 

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