11 juin 2017

Une passion (re)jaillissante

Michel a toujours aimé écrire.

Enfant, il adorait écrire des poèmes. En 6ème, il avait eu un super prof de français, qui avait initié la classe à la poésie, et avait invité chacun des élèves à écrire un poème… Quelle fierté ensuite de les voir publier dans une brochure ! Il avait toujours dans ses archives ce petit livret orange édité par le collège Honoré de Balzac en 1988 !

A cette époque, Michel n’avait qu’un désir : devenir écrivain. Alors il avait écrit des poèmes et des petites histoires qu’il appelait bien volontiers… des romans. Bon, quand il les relit aujourd’hui, c’est sûr qu’il les trouve surtout ridicules ! Mais il reste fier de ses poèmes.

Puis, obligations familiales et professionnelles avaient eu raison de son rêve d’écriture littéraire. Mais quand les enfants ont été plus autonomes, l’envie a ressurgi ! Mais comment l’intégrer à sa vie déjà bien surchargée ?

C’est là qu’il a pensé aux ateliers d’écriture. Format idéal pour remettre le pied à l’étrier : deux heures dédiées à l’écriture tous les 15 jours, lui offrant ainsi le cadre dont il avait besoin pour s’adonner à l’écriture ! Il posait des RTT pour assister aux séances, pouvant ainsi assurer le soir avec les enfants… Il se dit maintenant que s’il avait su, il aurait pu participer bien plus tôt !

L’animatrice utilise toutes sortes de techniques pour déclencher l’écriture : lexicologie, photos, textes d’auteur, musique, 1ère phrase à poursuivre, etc. « Tout est bon pour mettre sur le chemin de l’écriture ! », a-t-elle l’habitude de dire.

Michel apprend aussi quelques techniques littéraires : dialogue, monologue, description, portrait, etc.

Ce qu’il trouve passionnant, c’est de voir la diversité de traitement à partir d’une même proposition d’écriture. Chacun s’approprie à sa façon les consignes donner par l’animatrice. La lecture des textes est un vrai moment d’apprentissage. Michel voit ainsi comment ses textes sont perçus par les autres participants (et réciproquement), et l’animatrice donne si besoin quelques pistes pour retravailler ces premiers jets : elle souligne les endroits où il serait peut-être nécessaire d’aller plus loin, là où il y a incohérence, mais aussi les phrases qui dénotent une jolie poétique, de belles sonorités, etc.

Sur la fin du parcours, l’animatrice a proposé quelques séances dédiées à écrire une nouvelle, pour aller au-delà de ces premiers jets. D’autres techniques, d’autres façons de faire aussi, avec des travaux de groupe pour avoir des retours puis retravailler son texte en conséquence, jusqu’à le délivrer au groupe à la dernière séance, quand chacun estime sa nouvelle aboutie. Une vraie satisfaction !

Et cerise sur le gâteau, les textes font l’objet d’un livret… ce qui fait résonance avec la brochure orange du collège ! Michel éprouve un vrai plaisir à redécouvrir les textes des participants en les ayant sous les yeux, on remarque de sacrées subtilités passées inaperçues lors des lectures (pas facile d’éduquer son oreille !), et au final la plupart des participants retouchent peu leurs textes ! Il y a en effet un vrai attachement au premier jet, vécu comme un jaillissement d’idées et de mots du plus profond de soi-même.

Peu à peu, Michel se remet à écrire seul : chaque chose, chaque événement est propice à l’écriture, des phrases surgissent aussi, qu’il s’empresse de noter. Une idée de roman est en train de germer. Qui sait, un jour vous trouverez peut-être son livre en librairie ?